Sur
le plan de la ville, la place de la Résistance est un demi-cercle
dessiné et posé sur un double trait représentant les quais de la
Loire, un axe vertical formé par le vieux pont au Sud et la rue
principale au Nord coupe ce demi-cercle en deux. Chaque quart de
cercle est lui-même divisé en deux. Côté Ouest se trouvent trois
banques réparties sur les deux huitièmes de cercle, côté Est ce
sont trois bars répartis comme les banques en face. Tous font face à
la Loire, en contrebas, présente et loin.
Lorsque je suis arrivé à Blois, j’ai aimé
commencer mes journées en allant prendre un petit déjeuner dans
l’un des bistrots de cette place. En quittant ma maison, je
retrouvais les quais de la Loire, longeais son parapet jusqu’à la
place. Je profitais des premiers rayons de soleil et marchais comme
l’on marche sur le pont d’un navire en regardant le mouvement de
l’eau en bas, j’aimais le confondre avec celui de la ville.
Lorsque je trouvais ma place dans le café, je me collais à la
verrière exposée au Sud-Est pour être au plus près du fleuve. Le
trottoir et la chaussée me séparait de la Loire devenue absente,
elle était suggérée. Le mouvement de l’eau imperceptible était
pourtant là puisque tous ces ingrédients invisibles me donnaient
cette merveilleuse impression d’être dans une ville voyageuse.