lundi 25 janvier 2010

Observation, évocation

J’attends le train dans la nouvelle gare d’Orléans, je regarde ce nouveau paysage sans penser à rien dans un premier temps puis je pense à ce lieu que j’observe, je pense à son histoire, à l’ancienne gare que j’ai vue construire mais aussi et la première gare dont j’ai vu la démolition pendant que j’étais enfant.
Étudiant à l’école des Beaux-Arts, je faisais le chemin entre le centre ville et le domicile de mes parents, je longeais le paysage de la gare neuve, la prison, le cimetière.
Cela fait plus d’une semaine que nous avons des températures négatives et ce soir la température est clémente, il a plu et les derniers morceaux de neige ont fondu dans l’après midi. Ce soir je n’avais pas froid aux mains dans mes gants de laine. Je pensais au froid de l’autre époque, aux mains glacées qui tenaient le carton à dessin et aux premiers jours de printemps. Faveur du temps qui me faisait voyager. Peut-être était-ce même cette douceur-là qui évoquait tous les ailleurs possibles. Le pays de mon père en premier. Orléans n’était alors qu’une gare, d’où l’on ne pouvait que partir.
Ce soir dans le compartiment deux femmes sont entrées, la première était plus jeune que la seconde. Elle a passé un long moment à lire un article dans un magazine en se décrottant une narine. La seconde notait des choses sur son agenda en se rongeant les ongles.