mardi 9 novembre 2010

Doya

La Mongolie est trois fois grande comme la France et peuplée d’un peu plus de deux millions et demi d’habitants. Une seule voie ferrée traverse le pays du Nord au Sud entre la Russie et la Chine. D’Est en Ouest ce sont des routes goudronnées autour de la capitale et des pistes au delà d’un rayon de cent kilomètres. La plupart des gens nés à la campagne et venus travaillés à Ulaanbaatar durant la période socialiste ne sont jamais retournés chez eux. Doya est retourné chez elle cet été à quelques centaines de kilomètres au Nord-Est de la Capitale. Gerelmaa sa fille accompagnait quelques touristes français dans sa région. Doya leur préparait les repas.
En 2006 je l’avais rencontré pour lui donner à voir une vidéo que j’avais emporté avec moi. J’avais filmé Gerelmaa, étudiante à Paris, juste avant notre départ. Ce jour-là elle était allé chez le coiffeur et s’était maquillée pour paraître sur le petit écran devant sa famille. Est-ce la télévision qui provoqua les larmes de Doya? Ce que lui disait sa fille? Ou le fait de voir un enregistrement de sa fille? Un petit film qu’elle a pu voir et revoir. J’avais été une sorte de facteur cette année-là car Doya voulu répondre à sa fille, je la filmais quelques jours plus tard sans jamais savoir ce qu’elle se sont dit.

Portrait n°1 | Ulaanbaatar 2010